Les transitions descendantes font partie de ces moments à cheval qui paraissent simples en apparence, mais qui soulèvent en réalité beaucoup de doutes et de contradictions chez les cavaliers.
Faut-il continuer à agir avec les jambes pour maintenir l’engagement, ou au contraire les enlever pour ne pas brouiller le message ?
Entre les conseils entendus en cours, les habitudes prises au fil des années et les différentes écoles d’équitation, il devient difficile de savoir quoi faire concrètement au bon moment.
Cette question, loin d’être anodine, touche directement à l’équilibre du cheval, à sa responsabilité dans le mouvement et à la cohérence des aides du cavalier.
Dans cet article, nous allons prendre le temps de poser les bases, d’expliquer les deux grandes philosophies existantes et de comprendre pourquoi la manière d’utiliser – ou non – les jambes dans les transitions descendantes peut profondément transformer la qualité du travail et la relation avec votre cheval.
Sur cette question des jambes dans les transitions descendantes, il existe effectivement deux grandes écoles, et il est important de bien comprendre la logique qui se cache derrière chacune d’elles.
La première recommande de conserver les jambes au contact afin d’inviter le cheval à maintenir l’engagement de ses postérieurs pendant la transition.
Dans cette approche, les jambes soutiennent l’activité pendant que l’allure diminue, pour éviter que le cheval ne s’écrase, ne perde son équilibre ou ne se désengage.
La seconde école, à laquelle s’inscrit pleinement la Méthode TDSE, repose sur une philosophie différente, centrée sur l’autonomie du cheval.
Ici, l’idée n’est pas de maintenir en permanence le cheval « porté » par les aides du cavalier, mais de lui apprendre à devenir responsable de son propre équilibre et de son maintien. Le cavalier demande l’activité des postérieurs avant la transition, il installe un cadre clair, puis il laisse le cheval gérer la transition descendante sans intervention des jambes.
Dans cette logique, les jambes n’interviennent jamais pour demander « autant ». Elles servent uniquement à demander « plus » lorsque c’est nécessaire.
Une fois l’activité obtenue, elles se taisent. Lors de la transition descendante, le cavalier n’ajoute donc pas une aide qui pourrait entrer en contradiction avec la demande de ralentissement.
Le cheval comprend alors qu’il doit conserver son engagement et son équilibre sans être constamment soutenu, ce qui développe sa proprioception, sa responsabilité et sa stabilité.
C’est là que prend tout son sens le principe fondamental du « main sans jambe, jambe sans main ».
Les aides n’interfèrent pas entre elles et ne demandent jamais deux choses opposées en même temps. La main organise la transition descendante, le corps accompagne, et les jambes restent neutres.
Si le cheval perd son activité ou son équilibre, les jambes interviendront après, pour redemander plus, mais jamais pendant la transition elle-même.
Cette approche permet d’obtenir des transitions plus justes, plus légères et surtout plus éducatives. Le cheval n’est plus dépendant des aides pour se tenir, il apprend à rester engagé et équilibré de lui-même.
C’est cette cohérence des aides et cette recherche d’autonomie qui constituent l’un des fondements de la Méthode TDSE, et qui transforment la transition descendante en un véritable outil de progression, et non en une simple action mécanique.
